L’année 2022 sonne le 80ème anniversaire de la rafle du Vél’d’Hiv, commémoré partout en France. Un hommage en mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France.

Un funeste anniversaire, pour une commémoration nationale

Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 hommes, femmes et enfants de confession juive sont arrêtés par la police française à Paris et en banlieue, ces derniers n’avaient pourtant pas été réclamés par l’Allemagne Nazie. D’abord parqués entre Drancy et le Vélodrome d’Hiver.

Du 19 au 22 juillet, les familles du « Vél’d’Hiv » sont transportées dans les camps de Pithiviers et Beaume-la-Rolande. Adultes et adolescents sont déportés en premier. Brutalement séparés de leurs parents, environ 3 000 enfants en bas-âge sont laissés sur place dans une affreuse détresse.  Ils sont livrés par le régime de Vichy à l’Allemagne Nazie, puis déportés vers le camp d’Auschwitz-Birkenau, un des centres de la « solution finale », stratégie d’élimination du peuple juif, où la plupart d’entre eux seront exterminés.

La rafle du « Vél’d’Hiv » est l’un des événements les plus tragiques survenus en France sous l’Occupation et seule une centaine de ces victimes a survécu à l’horreur.

Jacques Chirac a reconnu le 16 juillet 1995 pour la première fois, au nom de la République, la complicité de l’État français dans la persécution des juifs. Pour rappel, la rafle du « Vél’d’Hiv » a été initiée par les autorités françaises et le gouvernement de Vichy et conduite uniquement par la police française.

À l’occasion de cette journée nationale, le site https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/17-juillet-2022-ceremonie-de-la-rafle-du-vel-dhiv propose une page dédiée à cette commémoration, contenant des informations historiques et mémorielles.

Message ministériel à la « Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France ». 

Nous rendons aujourd’hui hommage aux victimes des crimes racistes et antisémites de l’État
français et aux « Justes » de France.

La date retenue par la loi rattache cette cérémonie commémorative à la rafle du Vél’ d’Hiv’,
qui, les 16 et 17 juillet 1942, vit l’arrestation de familles entières, hommes, femmes et
enfants ; plus de 13 000 Juifs sont raflés à Paris et en banlieue, dont 4 115 enfants. Mais
bien d’autres seront également victimes de la barbarie nazie sur l’ensemble du territoire
national.

« Parce que nés juifs », ils furent près de 77 000 en France à être ainsi soustraits à la liberté,
enfermés, humiliés avant d’être déportés vers des camps d’où la plupart ne revinrent jamais.
Habitants séculaires de France ou réfugiés de fraîche date pour tenter de vivre en paix, ils
étaient alors victimes du racisme le plus abject et de la haine de l’autre.

En cette journée du souvenir, nous leur rendons hommage, afin que leur souvenir demeure
gravé dans notre mémoire collective.

Dans l’évocation de ces temps du malheur, rappelons-nous aussi ces « Gens du voyage »,
surveillés, rassemblés et maintenus dans des camps, sur le territoire français.

Souvenons-nous de ces femmes et de ces hommes, de ces « Justes parmi les nations » qui
ont contribué à sauver près des trois quarts de la population juive de France.
Parmi les pays d’Europe occupés, la France fut celui qui sauva la plus grande proportion de
sa population juive, leur héroïsme y a contribué.

Tout comme les résistants ont su garder vivante la flamme du pays de la liberté, les « Justes
de France », par leur courage, ont préservé les valeurs d’humanisme du pays des droits de
l’Homme.

Souvenons-nous de toutes ces victimes des persécutions et des « Justes » de France, qui ont
croisé leur destin. En les unissant dans une même commémoration, cette journée nationale
vise à rappeler qu’il est possible de ne pas se plier à la fatalité et que l’on peut s’opposer au
mal dans un cadre collectif ou à titre individuel.

Dans un même pays, au sein d’un même territoire, des événements opposés, voire
contradictoires, peuvent se produire, fruits non pas d’une quelconque fatalité, mais de
volontés humaines et de choix différents.

Que les Français d’aujourd’hui n’oublient pas le pire pour être capables de reproduire le
meilleur.

Hommage aux victimes innocentes et honneur aux « Justes de France ».